L’article examine l’échec du néo-extractivisme en Amérique latine. Parallèlement au super cycle mondial des prix des matières premières, de nombreux gouvernements latino-américains se sont tournés vers la gauche et ont promis redistribution et développement, en particulier pour les pauvres. Nous montrons empiriquement que le néo-extractivisme est devenu un véritable modèle de développement depuis le début des années 2000 pour de nombreuses sociétés latino-américaines. Nous montrons également que la récente conjoncture favorable des matières premières ne s’est pas traduite par une diversification et une réorientation vers des secteurs non extractivistes, loin du néo-extractivisme. En bref : le néo-extractivisme a échoué. L’analyse de cet échec doit se concentrer sur les conditions politico-économiques fondamentales qui rendent possible un tel modèle de développement, qui sont renforcées par ce même modèle et qui sont sujettes à la crise, c’est-à-dire les rentes économiques et leur appropriation. Nous affirmons que la cause fondamentale de l’émergence et de l’échec du néo-extractivisme en Amérique latine réside dans la prévalence des rentes. Nous appelons à un regain d’intérêt pour la théorie de la rente et à un changement vers l’économie politique dans l’analyse du développement.
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https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01436597.2023.2203380