Résumé

Au Moyen-Orient, le pétrole et les rentes dérivées de son exportation marquent les monarchies du Golfe, mais aussi les États du Machrek, notamment l’Égypte, la Jordanie et le Liban. Dans ce contexte, la distribution de la rente transnationale entre les États du Golfe, riches en ressources mais pauvres en population, et les pays du Machrek, pauvres en ressources mais riches en population, passe par deux canaux : Les transferts de fonds budgétaires et les investissements des monarchies arabes du Golfe (et de l’Iran dans le cas du Liban) dans le Machrek, et la migration de la main-d’œuvre dans la direction opposée.

La présentation se fixe deux objectifs. Le premier est de mettre en lumière le pouvoir formatif de l’extraction pétrolière pour l’économie politique d’une région du monde. Ce faisant, il est important de souligner que le pétrolisme crée des interdépendances asymétriques entre les États qui disposent de rentes pétrolières élevées et ceux qui n’ont pas ou peu de matières premières. Le système du pétrolisme crée des États dits semi-rentiers dont les économies politiques ressemblent à celle des États rentiers du pétrole à de nombreux égards.

Deuxièmement, la présentation aborde la question de l’impact de la transition énergétique sur le pétrolisme en tant que système du Sud. Comme la transition énergétique réduit la demande d’hydrocarbures, le pétrolisme est sous pression. Jusqu’à présent, cependant, le système a fait preuve de résilience. Cela s’explique en partie par le fait que les acteurs qui y participent ont adopté des politiques d’ajustement qui maintiennent le niveau des rentes à un niveau élevé, ce qui se répercute sur l’économie mondiale.